L’intersyndicale des enseignants appelle à un rassemblement le jeudi 11 juin à 10h00, devant le siège du PS.
Forcément assimilée à « une provocation qui montre un réel mépris des personnels », les syndicats d’enseignants ne digèrent pas la publication au Journal officiel des textes déclinant la réforme du collège « au soir même d’une grève majoritaire dans les collèges [le 19 mai dernier, ndlr] ». Ils appellent donc à un nouveau mouvement ce jeudi 11 juin. Et donnent rendez-vous à « tous les personnels, mais aussi tous les citoyens soucieux d’une éducation nationale de qualité » à converger à 10 heures devant le siège de la fédération du Var du Parti socialiste (5, rue Picot). Le cortège se rendra ensuite en Préfecture, où une délégation remettra les pétitions exigeant l’abrogation du décret (à signer sur : http://unautrecollege2016.net/).
En dépit de l’optimisme affiché par la ministre de l’Éducation nationale, les syndicats n’ont aucunement l’intention de se mettre autour de la table pour affiner les rouages de la mise en oeuvre du décret, comme le prévoit Najat Vallaud-Belcacem. « En tout état de cause, nous refusons de discuter des modalités d’application de cette réforme », prévient-on du côté de la section départementale du SNES-FSU.
Et si la manière est fustigée, c’est bien le fond qui fait l’objet de crispations. A commencer par « la remise en cause l’existence des SEGPA actuelles [des sections adaptées aux élèves en difficulté, ndlr] ».
Mais le principal point d’achoppement reste lié aux fameux 20% d’autonomie accordés aux établissements, assortis d’une « baisse des horaires ». Dominique Queyroulet (SNES-FSU) explique : « Au lieu de 28,5 heures de cours, les troisièmes n’auront plus que 26 heures dont 1 heure d’accompagnement personnalisé et 3 heures d’enseignement pluridisciplinaire. Nous avons fait le calcul : les élèves auront 400 heures de cours en moins ! »
Préavis pour le mois de juin
Le responsable départemental dénonce en outre, dans ce cadre, la latitude laissée à chaque collège de traiter de manière transversale entre matières huit thèmes durant le cycle 4 (5ème, 4ème, 3ème), la contrainte étant d’en couvrir deux par an. Des thèmes tels que la santé, la culture, l’écologie… « correspondant aux enjeux du monde actuel », défend le ministère.
Or cette mesure équivaut, selon lui, à « une désorganisation de l’Éducation nationale ». Et l’abandon d’un « programme fléché », explique-t-il, pénalisera les élèves arrivant en cours d’année, puisque la progression dans les contenus variera d’un établissement à l’autre.
Le secrétaire varois SNES-FSU craint en outre des conséquences sur les conditions de travail des enseignants : moins d’heures par classe, donc plus de classes, un besoin de concertation accru sans qu’un temps pour cela ne soit prévu…
Si une nouvelle fois, après le rendez-vous de jeudi, la ministre ne tenait compte de leurs revendications, les syndicats précisent qu’« un préavis national de grève a d’ores et déjà été déposé afin de couvrir toute action pendant le mois de juin ».