Le SNETAA a été reçu en audience par le ministre accompagné par la conseillère sociale, la cheffe de l’Instruction publique (adjointe au DGESCO) ainsi que l’inspecteur général, Marc Foucault, en charge du comité de suivi de la TVP (transformation de la voie professionnelle).
En tout premier lieu, nous avons salué le ministre pour son initiative de remercier les PLP pour leur travail inouï en SEGPA, EREA, 3e professionnelle et dans tous les LP (voir lien YouTube). C’est aussi une réelle reconnaissance qu’il faut savoir recevoir quand la grande majorité des PLP doublent leurs journées avec leurs propres moyens. Il faudra, grâce à cette période inédite, envisager enfin des moyens concrets pour équiper tous les professeurs de matériels informatiques et considérer la prise en charge des abonnements à internet.
Alors que la Cour des Comptes enjoint de faire disparaître le corps des PLP, c’est aussi une reconnaissance de nos spécificités et de notre grande utilité au cœur de l’École de la République.
Le ministre nous a dit vouloir reconnaître « la magnifique réactivité et inventivité des PLP ». Il est à noter qu’alors que le corps des PLP est réduit en nombre (58 000 PLP et 8 000 professeurs contractuels sur 850 000 enseignants), il est le seul à recevoir cette reconnaissance. Le ministre nous a informés qu’une vidéo serait bientôt adressée aux jeunes de l’enseignement professionnel.
Nous avons posé clairement nos attentes :
- reconnaître le travail de tous les PLP alors qu’ils doublent leur journée ;
- éviter toute forme de « flicage » ; chacun saura rendre des comptes en temps et en heure après cette période de confinement ;
- limiter les informations descendantes (chef d’établissement, DASEN, recteur), harmoniser la communication sur tout le territoire y compris dans les outre-mer ; rappeler le droit fondamental à la déconnexion ; rassurer les PLP, les CPE et tous les personnels des SEGPA, EREA, SEP et LP en les rassurant et en reconnaissant réellement leur travail ;
- orienter notre attention sur les élèves décrocheurs alors qu’on note dès maintenant toutes les difficultés de suivre majoritairement les jeunes en CAP. Nous avons demandé la généralisation du CAP 3 ans pour tous les jeunes qui auraient marqué leur éloignement à l’École. Un accord de principe a été obtenu. Nous attendons le retour des premières expérimentations en France.
PFMP : les possibilités existent dans les textes réglementaires pour permettre de valider le bac pro et le CAP sans le nombre de semaines minimum prévu. Actuellement, sous la responsabilité des chefs d’établissement, les DDF (chefs de travaux) vont être sollicités et nous veillerons à leur charge de travail.
DI : pour le diplôme intermédiaire, nous avons discuté précisément des possibilités de ne pas freiner la délivrance du BEP. Pour les CAP intermédiaires, les textes sont plus contraignants. Nous avons fait des propositions. La DGESCO nous a promis une réponse claire d’ici une semaine. Nous avons rappelé de « laisser en paix » tous les professeurs qui ont été contraints de poursuivre leur travail en utilisant des bouts de ficelle quant les services numériques mis à leur disposition par l’Éducation nationale ont montré leurs grandes limites. Le ministre travaille à des possibilités de « colonies de vacances » (moitié d’un temps remise à niveau, moitié du temps activités de vacances par exemple) qui pourraient être proposées prioritairement aux jeunes qui, de par cette situation inédite, se trouvent plus éloignés de l’École en particulier pour les jeunes de 3e professionnelle, de CAP ou seconde bac pro. À ce stade, le ministre a tenu à rappeler qu’il n’est pas du tout prévu de revoir le calendrier des vacances. Il dénonce cette idée qui sape le moral des enseignants alors qu’ils sont en train de s’atteler à la tâche. Ses services prévoient en revanche des possibilités de Mooc pour les jeunes ou de semaines de soutien comme il l’a permis les deux étés passés. Dans cette période qui démontre combien les services publics permettent à la société de tenir, le SNETAA demande de surseoir aux suppressions de postes partout quand nous aurons besoin de plus de professeurs pour suivre les jeunes à leur retour.
D’autres échanges sont programmés avec les services du ministère très touchés par le Covid-19. En visioconférence, nous n’avons pas manqué de leur souhaiter un prompt rétablissement.
L’heure n’étant pas à la polémique, nous préférons intervenir pragmatiquement au service des PLP, des CPE et des professeurs contractuels. C’est notre pragmatisme pour une efficacité maximale à nos adhérents TRÈS CONCRÈTEMENT.